Commençons par parler du nom de cette basilique. Elle est très liée à l’histoire d’un homme, Saint Denis. Il a été déclaré saint vers 250 ou 258 pour avoir été martyrisé puis décapité avec ses camarades chrétiens.
On raconte que Saint Denis aurait été décapité à cet emplacement vers 250 ou 258 pour sa religion catholique. En effet, à l’époque, les Romains qui occupaient la Gaule étaient assez intolérants. Denis aurait même pris sa tête sous le bras et aurait marché jusqu’à sa tombe, où il aurait été enterré. C’est pour ça que la cathédrale s’appellera plus tard : Saint-Denis.
On lui bâtit donc un petit monument. Mais Geneviève, qu’on appelle aujourd'hui Sainte Geneviève, qui est connue pour avoir détourné les barbares de la ville de Paris en priant en 451, trouve que ce n’est pas suffisant pour un personnage tel que cet évêque.
On lui fait construire alors une chapelle plus grande entre 450 et 475. Après un petit agrandissement, le bâtiment devient la nécropole des rois de France. Première personnalité de sang royal à y être enterré entre 573 et 579 : la femme de Clotaire 1er, Arégonde. On retrouvera son sarcophage en 1959.
Néanmoins, on ne pense pas que cette chapelle soit l’actuelle basilique Saint-Denis. Selon les informations, le corps de Saint Denis aurait été déplacé vers un autre endroit, où on aurait construit la cathédrale. Mais le doute subsiste : il est aussi possible que le corps soit resté au même endroit.
Quoi qu’il en soit, le premier roi à y être enterré n’est autre que Dagobert 1er, roi des Francs.
Petit à petit, l’édifice se rapproche de la royauté et s’impose toujours un peu plus comme nécropole royale, notamment sous les Carolingiens. Par exemple, Charles Martel, connu pour avoir vaincu les Burgondes lors de la bataille de Poitiers en 732, est à son tour enterré ici en 741.
Mais c’est sous les règnes de Pépin le Bref et de Charlemagne, que l’édifice est restauré et devient une basilique, au sens propre du terme. Et là, il y a un problème. Et ce problème, vous le connaissez à coup sûr. Il a fait beaucoup de dégâts au IXe siècle. Ce problème s’appelle : les Vikings.
Ils organisent des raids sur différentes abbayes, dont celle de Saint-Denis, et enlèvent les prêtres et moines pour faire d’eux des esclaves. Malgré tout, les Vikings ont fini par s'arrêter, notamment avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte, signé en 911 par le roi Charles le Chauve et le chef viking Rollon, stipulant que les Vikings cessent leurs attaques et se convertissent au christianisme en échange de la Normandie.
C’est au XIIe siècle que l’abbé Suger suggère de restaurer entièrement l’édifice avec un objectif : faire entrer la lumière. En effet, le XIIe siècle, c’est le commencement de l’art gothique, cet art qui succède à l’art roman et dont le but est de laisser le plus possible entrer la lumière dans les édifices religieux.
Et l’histoire de la basilique, à l’époque une abbaye, poursuit son chemin. Par exemple, en 1593, Henri IV abjure le protestantisme en ce lieu. Et sa femme, Marie de Médicis, est également sacrée en ce lieu, le 13 mai 1610,… la veille de l’assassinat de son époux.
En 1665, Colbert a demandé à l’architecte François Mansart, père de Jules Hardouin-Mansart, de construire une petite chapelle funéraire dans la basilique pour les Bourbons. Projet qui ne verra jamais le jour, un peu comme ceux de Léonard de Vinci !
Et on arrive maintenant à une période qui n’a pas trop plu aux édifices religieux : la Révolution française. Les révolutionnaires, comme vous le savez sûrement, veulent se débarrasser de toute chose ayant rapport à la monarchie.
Et souvenez-vous : la monarchie française est catholique et royale. Alors, on désacralise complètement le principe de lieu de culte. Par exemple, à Notre-Dame de Paris, on peint les vitraux en noir et on décide de faire du bâtiment un entrepôt de vin.
De Saint-Denis, ils en font un entrepôt de farine. Le Directoire, régime qui gouvernait la France après la Terreur, s’est installé dans les bâtiments monastiques. Et ce n’est pas la fin des tracas pour notre basilique. En même temps, elle possédait quelque chose qui déplaisait fortement aux révolutionnaires : les tombeaux des rois de France.
Et ce fut la débandade : on a approximativement jeté les corps ou les cendres de : 42 rois, 32 reines, 63 princes, 10 serviteurs du royaume. De plus, une femme aurait même giflé la tête d’Henri IV.
Mais, grâce à un homme dont vous connaissez forcément le nom, la basilique est restaurée : Napoléon Bonaparte ! En 1811, il confie les travaux à Jacques-Guillaume Legrand, puis, après la mort de ce dernier, à Jacques Cellerier.
Lors de la Restauration, l’édifice est retransformé en lieu de culte, les restes des prédécesseurs de Louis XVIII, sont replacés, et de nouveaux travaux de restauration sont lancés.
Ils sont dirigés notamment par un certain Eugène Viollet-le-Duc : vous le connaissez forcément, il a travaillé aussi sur beaucoup d’autres projets, comme la cathédrale Notre Dame de Paris par exemple.
Et, le 9 octobre 1966, l’édifice prend le nom de cathédrale, bien qu’on l’appelle toujours basilique de Saint-Denis.
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