top of page
Photo du rédacteurStanislas Coupez

Article sur la Révolution française


Révolution française
Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Dessin aquarellé de Jean-Pierre Houël, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1789.

Avant de vous parler des différents événements qui ont jalonné cette révolution, replaçons-nous dans le contexte de l’époque.


Nous sommes en 1789. Cela fait environ 15 ans que le roi de France Louis XVI règne sur son royaume, en compagnie de son épouse, Marie-Antoinette d’Autriche.


Louis XVI n’est pas la personne la plus apte à régner, mais étant donné qu’il est l’héritier de Louis XV, il ne peut que monter sur le trône.


Mais il n’est pas très dégourdi. Il préfère grandement la mécanique, la géographie et la serrurerie que le gouvernement.


Et pendant que notre bon roi envoie des expéditions de-ci de-là explorer les océans, le peuple, quant à lui, commence à se sentir mal.


Bon, peut-être que je suis un peu méchant avec lui, c’est vrai qu’il aurait été beaucoup mieux chez lui qu’au château de Versailles.


En effet, il y a de moins en moins de pain, et les paysans sont très nombreux. Ils sont écrasés d’impôts, contrairement aux nobles, qui, eux, n’en paient pas ! Les quelques émeutes qui se déclenchent sont violemment réprimées par les soldats du roi.


Alors, le peuple en a marre, et il se révolte. Sa première grande manifestation de colère a lieu le 14 juillet 1789.


Eh oui, vous l’aurez deviné, cette date, c’est la prise de la Bastille.



Camille Desmoulins
Portrait anonyme de Camille Desmoulins, Paris, musée Carnavalet, fin du xviiie siècle.

Harangué par Camille Desmoulins au Palais Royal, le peuple de Paris gronde, et se précipite à la Bastille pour aller chercher des armes.


Il faut savoir que la Bastille n’est pas une prison comme les autres. En effet, seuls les prisonniers du roi y étaient enfermés, mais ils étaient convenablement traités. On pouvait même s’acheter du vin ou du champagne.


La prise de la Bastille a donc une fonction symbolique, on s’attaque au pouvoir, à l’autorité du roi.


Quand les Parisiens en colère arrivent au pied de la prison, le gouverneur de celle-ci, le marquis de Launay, fait tirer sur la foule, ce qui augmente la colère du peuple.


Au bout d’un combat acharné, le peuple réussit à pénétrer l’enceinte de la Bastille. C’est la débandade.



Bernard-René Jourdan de Launay
Bernard-René Jourdan de Launay

Au bout d’un long moment, De Launay fait hisser le drapeau blanc. Excédés, les Parisiens se saisissent de lui, le pendent, transpercent son corps de coups de baïonnettes, et pour finir, le décapitent et promènent sa tête au bout d’une pique.


On a souvent tendance à penser que c’est la prise de la Bastille que l’on célèbre le 14 juillet. Mais ce n’est pas totalement vrai. C’est surtout un autre événement que l’on célèbre, qui s’est déroulé un an plus tard : la fête de la Fédération.


Le 14 juillet 1790, l’on célèbre le 1er anniversaire de la prise de la Bastille. Lors de cette fête où des milliers de personnes sont présentes, le roi Louis XVI prête serment à la Nation. C’est un grand jour.


Mais revenons un peu en arrière. Le roi accepte de réunir les États généraux, vu la colère grandissante du peuple.


Le 5 mai 1789, les trois ordres se réunissent : la noblesse, le clergé et le tiers état.


Les nobles, ce sont les riches, par exemple les princes du sang, ou encore les riches bourgeois.


Le clergé, c’est l’Église : les prêtres, les curés, etc…


Et le tiers état, c’est tout le reste : toute la population de paysans qui est écrasée d’impôts.


Lors de la réunion, tous les députés viennent s’incliner devant le roi un par un.


Une fois la cérémonie terminée, le roi déclare qu’il verra si des décisions seront prises et demande aux députés de sortir.



Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau
Portrait de Mirabeau, par Joseph Boze.

Mais ceux-ci ne bougent pas. Une personne revient dans la salle et redemande aux députés de sortir. Mais Mirabeau se lève, et dit : « Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes. ».


Le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est adoptée. C’est un bouleversement !


Nous sommes à présent le 21 septembre 1792. La République est proclamée, la monarchie est abolie !


Mais encore un jour avant, c'était compliqué ! Il y a eu un petit problème. Les Prussiens avaient menacé de détruire Paris si jamais il était fait du mal au roi de France.


Les révolutionnaires leur ont alors déclaré la guerre.



Louis XVI
Louis XVI en costume de sacre, huile sur toile d'Antoine-François Callet (1779).

Mais quel était l’avis de Louis XVI ? Lui, ça l’arrangeait. Il se disait que les armées autrichiennes et prussiennes allaient battre les armées révolutionnaires, le libérer et le sauver!


Dans un premier temps, l’histoire lui avait donné raison. Les armées françaises allaient de défaite en défaite.


Mais heureusement, la France a été sauvée lors de la bataille de Valmy, le 20 septembre. Le lendemain, la République est proclamée !


Mais la Révolution ne serait pas la Révolution sans les grandes figures, comme Desmoulins, Marat ou encore Robespierre et Danton.


C’est Camille Desmoulins qui harangue la foule pour prendre la Bastille.



Jean-Paul Marat
Joseph Boze, Portrait de Marat (1793), Paris, musée Carnavalet.

C’est Jean-Paul Marat qui fonde le journal « L’ami du peuple » et envoie à la guillotine pas mal de personnes.


Il sera d’ailleurs assassiné le 13 juillet 1793 par Charlotte Corday dans son bain.


Oui, je sais, ce n’est pas banal d’être assassiné dans son bain, mais il souffrait de problèmes de peau et passait ses journées dans des bains de soufre.


Il y a aussi Danton, qui se fera guillotiner par Robespierre.


Et Robespierre, qui mettra en place la Terreur. Parlons-en justement.


En 1793, Maximilien Robespierre est l’une des figures les plus importantes de la Révolution. Il fonde cette même année la Terreur.


C’est une période très trouble, car les révolutionnaires luttent contre leurs ennemis et contre les Vendéens, qui se révoltent.



Joseph-Ignace Guillotin
Joseph-Ignace Guillotin, Musée Carnavalet

Cette Terreur est basée sur un instrument, dont vous avez tous entendu parler : la guillotine. Elle n’a d’ailleurs pas été inventée par Joseph Guillotin.


À l’époque, c’était une révolution et cela permettait de tuer rapidement et sans douleur tous les condamnés à mort.


Mais on s’en est vite servi pour tuer tous ceux qui nous déplaisaient. Et quand on était convoqué par le tribunal révolutionnaire, dirigé par Antoine Fouquier-Tinville, on était sûr de passer à la guillotine.


Mais heureusement, tout règne a une fin – en l’occurrence celui de Robespierre – et nous devons cela à Mme Tallien, figure méconnue de la Révolution, qui a sans doute sauvé des centaines de vies.



Thérésa Tallien
Madame Tallien, d'après François Gérard, vers 1804

J’explique : notre chère Mme Tallien était l’amante de Jean-Lambert Tallien, qui participait activement aux réunions des différents groupes révolutionnaires à Paris.


Grâce à l’influence de son amant, elle a fait sauver plein de gens qu’elle faisait partir. Et ça n’a pas plu à Robespierre, qui l’a fait arrêter.


Sachant que sa vie ne tenait plus qu’à un fil, Mme Tallien a réussi à faire transmettre une lettre à Jean-Lambert, dans laquelle elle écrivait qu’elle était déçue qu’il ne vienne pas à son secours, en rajoutant une petite phrase qui n’a pas plu à l’intéressé : « Je meurs d’appartenir à un lâche ».


Après avoir lu ça, Tallien était moyennement content. Il a donc décidé de sauver sa petite copine.


S’est ensuite déroulé un processus qu’on a appelé : la réaction thermidorienne. Thermidor était un mois du calendrier révolutionnaire, et on était en plein dedans.



Jean-Lambert Tallien
Jean-Lambert Tallien. Estampe, eau-forte au pointillé de François Bonneville, fin du xviiie siècle.

Pour faire simple, Jean-Lambert et ses complices ont dressé une fausse liste comprenant les nomes d’amis de Robespierre. Ils sont ensuite allés les voir, en disant qu’ils avaient trouvé une liste de personnes que Robespierre voulait guillotiner, en leur disant : « Votre nom est sur la liste ! ».


Et pendant une séance de l’assemblée, Jean-Lambert accuse publiquement Robespierre, qui ne sait plus que dire et balbutie. Antoine Garnier se lève et lui crie alors : « Le sang de Danton t’étouffe ! » car Maximilien avait fait guillotiner Danton. Bon, on ne sait pas si cette phrase a vraiment été prononcée.


Robespierre essaie de se suicider, mais se rate et se blesse simplement à la joue. Il est guillotiné le lendemain, 28 juillet 1794, en compagnie de son frère Augustin.


C’en est fini de la Terreur, et surtout, de la Révolution.




Comments


bottom of page