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Photo du rédacteurStanislas Coupez

La traite des Noirs au XVIIIe siècle

Dans cet article, je vais vous parler de la traite négrière au XVIIIe siècle, une traite qui, malheureusement, continue encore aujourd’hui. Mais, il faut l’avouer, beaucoup moins qu’avant.

Pour commencer, nous allons parler du commerce triangulaire. Alors, pourquoi est-il triangulaire, ce commerce ?

Eh bien, cela fait allusion au trajet qu’empruntaient les navires négriers, navires qui transportaient les esclaves.

Ces navires partaient d’Europe, se rendaient en Afrique pour acheter les esclaves, puis en Amérique pour les vendre aux propriétaires de plantations.

Enfin, ils repartaient en Europe, chargés de richesses, principalement des épices, qui étaient rares à l’époque, et du sucre de canne, cultivé par les esclaves.

Mais examinons cela plus en détail.

Nous sommes en Europe, plus précisément en France, sur la côte Atlantique. De riches armateurs (des personnes qui équipent des bateaux) préparent leurs navires à un long voyage jusqu’en Afrique.

Le navire part. À la fin du voyage, c’est l’arrivée en Afrique. C’est là que des chefs de tribus vont vendre des esclaves noirs qu’ils ont capturés, en échange de bijoux qu’ils croient très précieux, et qui étaient en réalité en toc.


Une fois les esclaves embarqués, commence un nouveau périple, encore plus compliqué : transporter environ 600 personnes jusqu’en Amérique.

Pour réaliser cet exploit, on a entassé les esclaves les uns sur les autres, avec des planches de bois pour les poser dessus, comme une étagère, et on les enchaîne dans des positions insoutenables.

Et, il n’était pas rare d’avoir des morts. On jetait alors les corps par-dessus bord.

Une fois arrivés en Amérique, les captifs sont vendus à des riches propriétaires de plantations, principalement de canne à sucre, qui vont employer les esclaves.

Ils étaient sur des îles comme Saint-Domingue ou la Guadeloupe.

Et c’est là que, quand on est esclave, ça devient compliqué.

Les conditions de travail sont très dures, les esclaves sont fouettés, c’est l’horreur.

J’ai une anecdote sordide à vous raconter : pour broyer le sucre, il y avait une meule. Il fallait faire passer les tiges dans la meule, et ça allait tellement vite qu’on pouvait se faire entraîner.

Mais on n’avait pas le temps d’arrêter la machine, alors au lieu de perdre inutilement du temps, on plaçait un homme avec une machette, qui tranchait le bras de celui qui commençait à se faire entraîner dans la meule, pour éviter son décès. Simple, mais efficace !

Mais revenons à notre commerce triangulaire : les bateaux négriers revenaient en Europe, chargés d’épices et de canne à sucre.

D’ailleurs, le roi de France Louis XV a encouragé ce commerce !


Point intéressant à noter, c’est qu’à l’époque, les plantations de sucre entretenues par les esclaves étaient le seul moyen d’en manger.

C’est pour ça que lorsque Napoléon a imposé le blocus continental, c’est-à-dire interdire les marchandises venues d’Angleterre pour ruiner leur commerce, on a de gros problèmes.

Comme les plantations de canne à sucre étaient des colonies anglaises, on n’avait plus de sucre !

Mais tout problème a sa solution : grâce à Benjamin Delessert, les Français ont pu manger à nouveau du sucre, car il a réussi à en tirer de la betterave !

Et c’est ce sucre là que nous mangeons principalement.

Mais rassurez-vous, le sucre de canne n’est plus cultivé par les esclaves.

Heureusement, l’esclavage est aboli en 1794, grâce à l’action de l’abbé Grégoire. Mais, en 1802, Napoléon le rétablit, ce qu’on lui a souvent reproché.

Mais tout est bien qui finit bien, il est définitivement aboli en 1848.

Bref, tout ça pour dire que la traite négrière a été particulièrement sanglante, et qu’il faut tout faire pour arrêter l’esclavage qui sévit de nos jours.

Et pour finir, je vais vous citer un petit extrait du conte philosophique de Voltaire, Candide, qui dénonce l’esclavage : « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe ».


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